Dans la cour intérieure du château de Pau se trouve la signature de celui qui a débuté la construction au 14e siècle. Il faut lever les yeux pour voir le petit bas-relief :
« febus me fe ».
Au 19e siècle, on devait trouver ça un peu trop discret, surtout face à l’immense popularité montant pour Henri IV. Je suppose que c’est pour ça qu’il fallait faire plus pour Gaston Fébus. En 1864, une statue en marbre a été ajoutée du côté ouest.
Et quel artiste a su que ce prince n’était pas seulement un fier bâtisseur, mais un fier chasseur ?
Qui est cet artiste qui a su le présenter avec de longs cheveux blonds ?
Que dit la statue ? Triqueti !
Quoi ?! Encore un protestant à Pau ?!
Oui, encore un artiste qui est devenu protestant.
En 1841, Henri de Triqueti fait la porte en bronze de l’Église de la Madeleine à Paris. Un chef d’œuvre ! Toutefois, le Décalogue est présenté avec 9 commandements sur 10, ce qui donne l’impression qu’il était toujours bien catholique.
Quelques années plus tard, il est dans les Pyrénées. Le musée des Beaux-Arts de Pau détient toute une collection de ses dessins, et les a publiés dans : Carnets pyrénéens d’Henry de Triqueti, 1848
C’est aussi en 1848 qu’il offre une belle Bible au pasteur protestant de Bagnères-de-Bigorre, Émilien Frossard, un autre dessinateur et grand randonneur des Pyrénées.
Triqueti a dessiné la Bible et branche avec l’inscription « Nous prêchons Jésus Christ crucifie » qui sera sculptée et placée au-dessus de la porte d’entrée du temple de Bagnères-de-Bigorre lors de son inauguration en 1857.
En 1859, il publie Les premiers jours du protestantisme en France. À ce moment-là, il est membre du Conseil presbytéral de l’Église réformée de Paris. Ce livre, que vous pouvez lire en parti via Gallica, est une défense de la foi très chaleureuse.