Quelques questions des lecteurs

jeudi 10 octobre 2013
par  Carol LARREY
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Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’écrire ce livre ?
Il y a plusieurs choses qui m’ont poussée à écrire. D’abord le manque de connaissance de mes amis sur le sujet. Figurez-vous que j’ai emmené une amie découvrir la Tour de Calvin. Elle n’était pas enthousiaste. Gênée, elle m’a avoué qu’elle ne savait pas trop qui était Calvin, ni ce qu’il avait volé pour devoir fuir la police !

Aussi, je me sentais toute seule à la conférence de l’archéologue après les fouilles qui ont mis à jour le temple protestant du temps d’Henri IV. La salle était presque vide. Je me demandais où étaient passés tous les protestants de France. Pareil à la Commémoration du Colloque de Poissy. Comment ne pas s’y intéresser ?! Et comment manquer l’occasion de déjeuner sur le lieu même où s’est déroulé cet événement, lieu inaccessible en temps normal étant en propriété privé ?

J’avais de plus en plus envie d’avoir un livre à proposer à mes amis. Et j’avais de plus en plus de questions, une soif personnelle à assouvir. En 2011, au Centre Évangélique de Lognes, j’ai fait le tour des éditeurs. Ils m’ont dit qu’un tel livre n’existait pas, que l’idée était bonne, mais… qui pourrait l’écrire ? Dans les mois qui ont suivi, mes amis m’ont poussée à démarrer l’écriture, et ce fut le début d’une véritable aventure.

Quelles sont vos sources d’information ?
Maintenant, je fais une différence entre les « pistes d’information » et les véritables « sources ». On trouve beaucoup de pistes en parlant avec les guides et sur internet ; les habitants des sites savent bien des choses intéressantes, mais il faut confirmer les dires par des sources plus fiables.

J’ai passé du temps à la bibliothèque municipale de Charenton-le-Pont, où je m’étonnais de découvrir des commentaires contradictoires et d’autres qui sonnaient faux. Cela m’a poussé à chercher des témoignages plus anciens et quand possible, contemporains des faits pour comprendre. Je me suis plongée dans les récits quelques fois très anciens. Par exemple, j’avais lu des commentaires tendancieux sur les écrits de Bernard Palissy. Donc, j’ai repris son ouvrage « Recepte Véritable » et au bout d’une dizaine de lectures, je voyais bien que c’était bien le commentateur qui ne comprenait pas du tout le point de vue protestant et biblique.

De même, les récits qui concernent le « placard » étaient teintés selon les opinions religieuses. Il fallait que j’aie le cœur net, je me suis fait un exemplaire pour l’étudier avec l’éclairage d’un dictionnaire sur l’origine des mots. Dans ces cas comme pour d’autres points, il était important de remonter à la source, même s’il fallait plonger dans le vieux français.

Aussi, je me suis adressée aux historiens, aux professeurs à la Sorbonne ; je me suis inscrite dans une société d’historiens ; j’ai assisté à des conférences organisées par la Ville de Paris : « Etudes Médiévales ». J’ai beaucoup apprécié celle sur « Le Beau et la Beauté au Moyen Âge »…

Je dois mentionner encore une piste. Vers 1980, un ami a trouvé dans une poubelle à Arles, quelques numéros de "l’Encyclopédie des Sciences Religieuses" qu’il a remis à mon mari. De toute évidence, cet exemplaire incomplet et en triste état, avait été acquis par souscription dans les années 1870 par Emile Guion, pasteur luthérien à Guelma en Algérie. Ces vieux textes sont enrichissants. Quel régal de découvrir des biographies courtes, mettant en avant la spiritualité de tous ces personnages. De plus, l’article « Paris Protestant » détaille tout ce qui s’est passé, rue par rue... ! Toutefois, Paris a bien changé depuis 1870. Il fallait bucher pour trouver les nouveaux noms des rues. Puis, il fallait trouver d’autres sources qui en parlent, toujours dans l’objectif de confirmer les dires.

Oui, j’ai lu et lu encore. Il est bien difficile de faire un résumé qui soit en même temps juste et simple. Je lisais des volumes importants, et pour finir, écrivais trois lignes. Certainement, j’en ai bien profité. C’était bien riche.

Votre style est un peu étonnant. Comment l’expliquez-vous ?
Style étonnant ?
Peut-être que vous trouvez quelques tournures de phrases un peu originales ? Il doit s’agir de mes origines américaines…

A qui pensiez-vous en écrivant ?
Sans cesse, j’ai pensé aux étrangers qui arrivent à Paris, qui ne connaissent ni l’histoire de France ni le christianisme.

Il y a deux ans, une étudiante australienne préparait sa thèse sur la laïcité en France. Elle avait de toute évidence des lacunes. Ses professeurs n’avaient pas développé l’histoire sanglante qui précédait la Révolution : le Massacre de la Saint Barthélemy et tous les martyrs pour la foi. De plus, elle avait été élevée par des parents athées, et ne savait rien sur le christianisme. Elle découvrait qu’il y avait des catholiques et des protestants. L’enseignement biblique qui explique le schisme s’est imposé !

Pendant quelques années j’ai travaillé dans une librairie protestante parisienne. J’entendais souvent des plaintes tournant autour de la difficulté de comprendre les livres vendus en milieu protestant-évangélique. Ceux qui aiment lire ne sont pas déjà instruits ! Souvent il leur manque les bases historiques et/ou bibliques. Ils n’ont pas un vocabulaire bien développé, et ont besoin d’une grande simplicité de langage. Donc, quand j’ai commencé à écrire, je voyais le besoin de décrire le contexte historique tout en utilisant un vocabulaire dépouillé de « patois de Canaan », mais aussi de « patois historique ».

Organisez-vous des visites ?
Je n’ai jamais emmené plus de deux personnes à la fois. Cela me permet de voir le niveau de compréhension et construire selon le besoin.

Par exemple, il m’est arrivé de suivre des visites guidées, où certains individus étaient perdus au milieu du groupe. J’ai entendu s’écrier : « Je suis venu pour entendre l’histoire des protestants, et il n’arrête pas de parler des Guenots ! » La personne ne connaissait pas le terme « Huguenots », et pour elle, toute la journée était gâchée !

Aussi, il faut imaginer la difficulté des visites à plusieurs dans les rues de Paris. Le jour est fixé bien à l’avance ; même s’il pleut, on n’a pas le choix… c’est ce jour et pas un autre. Puis, il faut courir pour rattraper le groupe. Il faut esquiver les voitures. Il faut tendre l’oreille pour à peine entendre… même s’il s’agit d’un homme avec une grande voix.

Par contre, il y a quelque chose qui me tente. Je connais quelqu’un qui pourrait me permettre d’organiser une excursion en péniche. J’aimerais faire le chemin du corbillard depuis Paris jusqu’à Grigny, les écluses en plus !

Certaines excursions ont l’air bien long !

Tout le monde s’étonne que Jeannie Longo gagne toujours des courses à « son grand âge ». Je suis née la même année ; je ne prétends pas avoir la même forme olympique ; je trouve toutes les excursions faciles. Et puis, ce n’est pas une course ! On peut bien prendre son temps !

Bien évidemment, la sixième excursion prouve toute la difficulté des chrétiens à l’époque de se rendre au culte. Elle fait autour de soixante kilomètres, aller-retour. C’est la première que j’ai faite lorsque j’ai acheté un vélo il y a quelques années. Pour ne pas y aller seule, je l’ai imposé à mon mari qui n’est pas très vélo. Nous avons découvert que ces chemins de halage sont très prisés des gens de tout âge. Même des couples d’âge mûr les suivent avec tout ce qu’il faut pour des semaines de vacances…

La dixième n’est pas aussi difficile qu’elle pourrait croire. Par exemple, on ne pédale même pas entre Père Lachaise et la Bastille ; la rue du Chemin Vert descend tout gentiment ! Puis, entre la statue de Lafayette et le cimetière de Passy, on peut rester au niveau de la Seine (sans monter l’avenue du Président Wilson), laisser le vélo et monter la pente à pied.

Quelle est votre balade préférée ?
Balade ? Je n’aime pas trop ce mot ! Dès le départ, j’ai pris l’expression « excursion ». Peut-on se « balader » sur les traces d’un massacre ? Ou se « balader » dans un cimetière ? J’étais plutôt choquée d’apprendre qu’il existait des visites guidées sur le thème du Massacre de la Saint Barthélemy. Je l’ai trouvé bien déplacé. Quel manque d’éthique ! Aussi, je voulais éviter de parler de toutes les morts. C’était impossible. Manque d’honnêteté et un mépris envers ceux qui ont souffert. J’espère avoir transmis les informations sans légèreté. Que le Massacre trouve une place équilibrée à l’intérieur des dix chapitres.

Mais, pour ne pas esquiver la question de départ, je répondrai que l’excursion six est bien ma préférée… je pourrais le faire et refaire avec plaisir. Mais... c’est vrai que j’aime beaucoup cinq, à cause du cidre et le carillon. Non, ma préférée est certainement l’excursion sept, parce que j’aime tellement la médiathèque de Saint-Maurice, la butte dans la forêt, et les inscriptions dans le Donjon de Vincennes…


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