Le dimanche 7 février 1562, 5 000 Toulousains se retrouvent pour célébrer Dieu lors d’un culte en plein air. Les participants viennent de toute origine : des anciens membres du clergé, des bourgeois, des marchands, des artisans, des régents, des étudiants, des officiers royaux, des notables, des négociants en pastel, des notaires, des libraires, et des parlementaires. On y compte aussi un avocat, un procureur, tous les 8 capitouls, et 17 conseillers du présidial !
Trois mois plus tard, trois augustins reçoivent des coups de fouet pour avoir quitter leur couvent et s’être mariés avec des augustines. Dès lors, tous les autres augustins passent aussi à la Réforme.
Peu de temps après, un conflit armé éclatera dans la ville et durera plusieurs jours. Les archives de la maison commune mentionnent 4 500 morts parmi les protestants. On n’a pas de chiffre pour les catholiques tués, mais il y en avait pas mal aussi.
- Vierge à l’Enfant foulant aux pieds le démon de l’Hérésie, Gervais Drouet, 1662
- musée des Augustins, Toulouse
Toutefois, à la fin… les catholiques auront pris la ville et déclareront le 17 mai, dimanche de Pentecôte, comme le jour de « la Délivrance ». Une procession grandiose fêtera l’événement.
D’ailleurs, une procession avec une belle fête aura lieu chaque année au 17 mai.
Cent ans plus tard, les Toulousains le fêteront toujours ! Pour bien marquer le centenaire, une sculpture sera réalisée et placée près du Pont-Neuf pour accueillir les gens qui arrivent à Toulouse.
Elle figure la Vierge Marie qui tient le démon de l’Hérésie sous son pied. Le Sauveur du monde à l’air bien insignifiant.
Cette statue se trouve actuellement au Musée des Augustins, lieu où, en 1562, des augustins ont quitté le catholicisme à la recherche d’un christianisme pur et sans distorsion.
Que penseraient-ils en voyant leur ancien lieu de culte servir de musée et de devoir abriter cette sculpture affligeante...
D’autres infos dans mon livre Ces lieux qui parlent à partir de la page 181