Voici un message donné à mon église que je trouve génial. Et oui, il parle de ce que j’aime tant : les randonnées ! Comme au-delà des renseignements culturels et historiques, mon objectif est avant tout d’apporter un enrichissement spirituel, je trouve ce message tout à fait à sa place sur ce site. Je vous laisse le découvrir et imaginer les bons moments ce père fait vivre à sa famille.
« Tous les chemins mènent à Rome »
Vous connaissez cette célèbre citation. Nous la devons à priori à Alain de Lille, un auteur théologien du 12e siècle de l’ordre des Cisterciens, qui était aussi philosophe et poète entre autres. Il a écrit de nombreux ouvrages assez diversifiés, certains parlent de la nature, de la valeur du travail, tout cela assez imprégné de mysticisme.
Cette citation est l’une des plus connues qui soit, mais sa signification a muté au fur et à mesure des siècles, et on en arrive à lui attribuer aujourd’hui deux définitions différentes.
La première explication que l’on peut donner se veut très terre à terre, très géographique. Il y a eu cette longue période où ce n’était pas les États Unis ou la Chine qui dominaient le monde mais bien l’Empire Romain. Les Romains avaient développés un réseau routier extrêmement complet, avec des bornes miliaires, qui étaient des colonnes de pierre qui indiquaient les distances entre les grandes villes de l’Empire. L’empereur Auguste avait même installé au milieu de Rome ce que l’on appelle « le Miliaire d’or ». C’est un monument symbolique qui était (et qui est toujours) placé sur le Forum à Rome et qui marque le point 0 de l’Empire. Sous entendu le centre du monde.
Donc si on la comprend dans ce sens, cette expression signifie que, finalement, peu importe le chemin que vous prenez, vous finirez toujours par retomber sur vos pattes et retrouver votre route, puisque tout est relié en un centre : Rome.
L’autre sens que l’on peut donner reste dans la même idée générale, mais c’est une définition plus dans l’image et dans la diversité des manières de faire. Pour mieux comprendre il faut la lire dans son intégralité, puisque, bien sûr, le poids des années a érodé cette expression ; le texte originel est le suivant : « Milles routes conduisent depuis des siècles à Rome les hommes qui désirent rechercher le Seigneur de tout leur cœur. »
Cette version du proverbe veut donc affirmer qu’il y a plusieurs moyens d’arriver à ses fins, on est plus dans la géographie concrète, on parle de méthodes, et même de salut. Il est vrai que les gens qui sont venus au Seigneur depuis des siècles sont arrivés d’horizons très différents. Et c’est le cas encore aujourd’hui. Mais ce proverbe si célèbre, si connu, si employé dans la vie courante, peut tout à coup insuffler une mauvaise direction si on l’applique dans le registre de la foi. En effet, si on le confronte aux Saintes Écritures, on arrive vite à un problème de destination.
On sent bien la main mise du « système » qu’a pu devenir l’Église au 12e lorsqu’Alain de Lille écrit son texte. Pourquoi amener les gens en recherche à Rome, alors que ce qu’ils désirent c’est « rechercher le Seigneur de tout leur cœur » !? Si les Empereurs avaient élus domicile à Rome, ils n’étaient pas les seuls puisque c’est également la cité des Papes. Il y a une confusion de personnes.
Mais qu’a dit Jésus à la femme Samaritaine lorsqu’elle le questionnait sur le lieu où il fallait adorer : « ni sur cette montagne, ni à Jérusalem ; l’heure vient où les vrais adorateurs adorerons en esprit et en vérité, car ceux sont là les adorateurs que le Père demande. » Donc si on parle de foi, on se demande tout à coup ce que Rome vient faire là.
Et maintenant sur la méthode il y aurait à redire également. Jetons un œil sur cette parole extrêmement importante et profonde du Seigneur qu’il nous a révélé dans le livre de Matthieu 7 aux versets 12-13. À mon sens cette parole du Seigneur est plus sage à prendre en compte si l’on souhaite vraiment s’approcher de lui : « Tout ce que vous voulez que les hommes fasse pour vous, faîtes le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. »
Combien nous aurions aimé être assis avec la foule aux pieds du Seigneur lorsqu’il a prononcé le Sermon sur la Montagne pour entendre ces paroles de vie si précieuses et si concrètes. Là, je m’adresse à tous ceux qui n’ont pas encore parcouru les Écritures, ce discours de Jésus sur les Mont des Oliviers est un chef d’œuvre que le plus fervent des humanistes n’aurait même pas imaginer écrire, tellement le Seigneur va loin dans sa description de l’amour.
Le Seigneur nous parle ici du chemin. Et s’il y a une chose que nous partageons, c’est bien que nous sommes tous engagés sur le chemin de la vie, vers une destination finale. Souvent le Seigneur a utilisé cette image pour que nous puissions prendre du recul sur notre parcours et y réfléchir.
Nous trouvons dans la Bible le mot « chemin » à 295 reprises. Et si on prend le temps de regarder de plus près, on voit qu’il y a plusieurs types de chemin qui y sont mentionnés. Il y a des chemins de montagnes, rocailleux, des chemins de plaines, d’autres traversent des déserts, il faut en suivre certains, en éviter d’autres. On y croise tout type d’embuches, ils peuvent être resserrés ou plus larges, escarpés ou aplanis, ils sont plus ou moins longs. On y trouve des gens qui marchent, d’autres qui courent, certains sont même à l’arrêt sur le côté.
S’engager sur une mauvaise voie
Pourquoi ne pas se poser cette question, à savoir : « quel est le chemin sur lequel je me suis engagé ? Est-ce le bon ? Est-ce bien ce chemin étroit et resserré que le Seigneur m’invite à emprunter ? »
Jésus nous fait une description très simple à comprendre de la situation de l’humanité au travers de l’image qu’il emploie. L’homme a donc deux choix possibles : un chemin qui mène à la perdition, et un chemin qui mène à la vie. Sans forcement se poser directement cette question, chacun des hommes et femmes va irrémédiablement devoir s’engager sur une de ces deux voies. Chaque être humain vivant sur la terre. Voilà pourquoi il est important de connaitre leur existence, car le chemin qui semble être le plus facile, n’est pas le bon. Il y a donc un piège à éviter.
Et cela me fait penser à ces animaux qui sont capables de se camoufler à l’extrême, comme ces poissons qui imitent à la perfection les roches des fonds marins dans lesquels ils vivent. Ils sont capables d’attirer avec certains appendices de leur corps d’autres petits poissons jusque devant leur bouche. Dès que la proie est à leur portée, le piège se referme, sans que la victime n’ait eu le temps de réaliser quoi que ce soit.
« Tous les chemins mènent à Rome » fait partie du genre d’idées qui poussent les hommes sur la mauvaise route. On veut penser que nous pouvons mener notre vie comme on le souhaite, se sentir libre d’aller où bon nous semble, de profiter d’absolument tout ce que notre monde peut nous offrir, et puis finalement, comme tous les chemins mènent à Rome, notre destination, on s’en préoccupera plus tard. Cette idée « épicurienne » des choses n’est pas une nouveauté, toutes les générations ont tour à tour étaient séduites par ce concept.
Ce qui peut être une source de confusion pour l’homme c’est également le taux de fréquentation de la mauvaise voie. Dans la nature les individus se regroupent en nombre pour se rassurer. Plus les animaux sont vulnérables et susceptibles d’être chassés par des prédateurs, et plus ils se regroupent pour former un ensemble plus fort. Jésus-Christ, dans le passage de que nous étudions, est bien en train de nous prévenir que nous ne devons pas nous fier au nombre de personne qui s’engage sur le mauvais chemin. Il nous prévient que nous ne serons finalement que peu de gens à emprunter ce chemin resserré. C’est vrai qu’au travers de l’histoire nous avons pu voir à certains moments des réveils spectaculaires de peuples qui se sont levés pour Christ, mais en terme de proportion nous devons comprendre que nous ne serons toujours qu’une minorité dans ce monde, tant que le Seigneur ne sera pas revenu sur terre. Au passage je suis toujours frappé de voir à quel point ce que notre Seigneur a pu dire sur la suite des temps est vrai, et à quel point il savait déjà de quelle manière nous serions perçu, et comment son message serait accueilli dans la suite des temps. Cela est un sujet qui doit affermir notre foi.
Les sentiers balisés
Il nous arrive souvent avec les enfants de faire des promenades de plusieurs kilomètres sur les sentiers de randonnées autour de chez nous. D’habitude, les enfants n’aiment pas trop marcher, mais il y a quelque chose qui les motive particulièrement : c’est de suivre les indications et les marques qui indiquent le chemin. Peut être n’y avez-vous jamais fait attention, mais partout en France, dans n’importe quelle campagne, des symboles sont inscrits sur certaines intersections. En général, ce sont des marques faites en peinture jaune, parfois en bleu, et lorsque c’est une grande randonnée de plusieurs jours les balises sont de couleurs rouge et bleu. Ce sont les sentiers GR. Les symboles sont appliqués en général sur des éléments fixes comme un poteau électrique, un arbre ou un mur.
Les symboles dessinés sont très simples : lorsqu’on arrive à un croisement, pour savoir de quel côté il faut s’orienter, il faut chercher le symbole : un trait droit voudra dire : « allez tout droit ». Si le trait forme un angle droit vers la droite ou vers la gauche, vous allez soit à droite, soit à gauche. Si un symbole indique d’aller à gauche, mais qu’on va tout droit, très vite à va trouver un symbole en forme de croix ce qui indique que ce n’est pas le bon chemin.
C’est rudimentaire, mais ça marche, et les enfants sont tous fiers une fois qu’ils ont compris le système de dire : « Eh papa ! Il faut aller à droite » ou « Papa, on est en train de se tromper ! » On en arrive parfois à cette situation insolite de se laisser conduire sur plusieurs kilomètres par un enfant de 4 ans ! Parfois il peut arriver, c’est vrai, que ces marques nous fassent passer d’une route bien goudronnée et propre, à un tout petit sentier où il faut parfois se baisser pour éviter des branches, se salir un peu plus les chaussures, à tel point que des marques peuvent être rajoutées pour bien confirmer que nous sommes au bon endroit. Là, c’est un simple trait qui veut dire : vous pouvez continuer, c’est bien par là. Si vous avez déjà parcouru ce genre de chemin, vous avez donc appris qu’il faut être très attentif, et si vous ratez un symbole et que vous persistez dans la mauvaise direction, vous ne pouvez plus retrouver votre chemin, à moins de faire marche arrière. Le proverbe d’Alain de Lille ne fonctionne pas ici.
Alors pourquoi est-ce que je vous raconte cela ? C’est parce que pour moi, les paroles de Jésus dans Matthieu 7 représentent une sorte de méthode que le Seigneur nous a laissée pour emprunter et suivre son chemin. La feuille de route du Seigneur est également simple et pratique, comme les balises sur les chemins de randonnée, cela n’aurait pu en être autrement puisque nous reconnaissons que l’Évangile est à la portée de tous.
Une phrase suffit à tout comprendre. Revenons sur ce que nous avons lu au verset 12 : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes. »
Voici donc quel est le « code de la route » des sentiers du Seigneur : c’est faire aux autres ce que l’on aimerait que l’on fasse pour nous. C’est vrai que c’est très simple à comprendre, et en même temps si l’on se pose 2 minutes et que l’on réfléchit à ce que ça implique, on se rend vite compte de la profondeur de ce commandement. En résumé on peut dire que si l’on veut suivre Jésus sur son chemin, nous devons accepter de se laisser transformer par lui, car l’homme ne sait pas faire ça de lui-même, afin être capables d’abandonner notre propre volonté pour s’intéresser en premier à celle des autres. Et Jésus ajoute : « Car c’est là la loi et les prophètes ».
Alors j’ai mis un peu de temps à comprendre cette phrase placée à cet endroit, mais plus tard en lisant Romain 13 à partir du verset 8, on voit que Paul apporte quelques précisions : « Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimez les uns les autres, car celui qui aime accomplis la loi. En effet, les commandements : tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne diras point de faux témoignage, tu ne convoiteras point, et ce qu’il peut encore y avoir, se résume dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’Amour ne fait point de mal au prochain : l’Amour est donc l’accomplissement de la loi. »
Oui, c’est donc un résumé, un condensé, une règle extrêmement pratique que Jésus nous donne pour suivre son sentier. Et si on se l’applique ne serait-ce qu’au niveau du parcours d’une journée, on peut facilement voir si à tel ou tel moment, on a bien discerné la balise que Christ a placé sur notre chemin, lorsqu’une occasion d’aimer quelqu’un s’est présenté. Si l’on décide d’être attentif à ces marques, le Seigneur nous montre par notre conscience, par son Esprit, dans notre cœur, la direction, aussi clairement que peuvent l’être ces traits jaunes, ces croix, ces symboles disséminés sur les parcours de randonnés. Souvent le chrétien se demande comment il peut être utile pour Christ, quelle est sa place. C’est une question qui revient souvent dans mon esprit et j’imagine que cela doit vous arriver aussi. Et ce passage est une réponse concrète, sans même mentionner le mot, c’est une sorte de définition de l’Amour auquel Jésus nous appelle.
Deux sortes d’amour
Maintenant, regardons concrètement ce que ce genre d’amour implique dans nos relations avec les autres. Je pense que le Christ a vraiment voulu être aussi explicite parce qu’on peut vite se tromper d’amour. Il y a en quelque sorte deux types d’amour en nous, un que l’on peut ressentir, et un autre que l’on peut offrir.
Celui que l’on ressent c’est du sentiment, on ne le maitrise pas forcément, c’est ce qui fait qu’on va s’attacher à son conjoint, à ses enfants, c’est le sentiment amoureux qui ne nous demande pas d’effort particulier. C’est d’ailleurs celui qui lorsqu’il s’estompe peut provoquer de graves crises dans un couple si l’amour dont Jésus parle ici n’est pas entretenu, et si l’équilibre entre ces deux amours n’est pas le bon. Le Seigneur précise d’ailleurs un peu avant dans Matthieu 5 à partir du verset 46 : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même ? » C’est un amour que tous les hommes partagent, chrétiens ou non. Cet amour filiale, sentimental est un cadeau précieux de Dieu, lui, il est marqué ailleurs qu’il nous aime aussi de cette manière. Et lorsqu’on a la chance de le ressentir envers les gens qui nous entourent c’est une grâce qu’il faut savoir apprécier.
Lorsque des époux prononcent des vœux de mariage, ils parlent bien sûr des sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, mais en même temps ils s’engagent à se soutenir, et à s’aimer dans l’adversité, lorsque ça parait moins évident. Voici donc l’amour que l’on offre, qui peut même demander certains sacrifices et certains efforts. Clairement, on retrouve au travers de la phrase de notre Seigneur « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faîtes-le de même pour eux » ce type là d’amour. Et il réclame écoute, patience, humilité, pardon. Il demande clairement un engagement volontaire d’exercer notre compassion envers les autres.
On comprend mieux pourquoi ce chemin resserré n’est trouvé et emprunté que par peu de monde. Parce que c’est un chemin qui n’a pas pour objectif de recevoir, mais de donner. Et qui est prêt à donner aux autres sans en attendre un retour ? Le monde d’aujourd’hui ne peut pas l’envisager, et ne peut pas l’entendre ni le comprendre. Seules les révélations que Jésus nous adresse et l’exemple qu’il nous a donné peuvent nous le faire comprendre.
Le chemin resserré
Sur le chemin spacieux avec la porte large, on peut passer et marcher avec le buste en avant, en se croyant debout, en espérant recevoir ce que ce monde peut nous offrir. On peut facilement se laisser griser par les élans de notre cœur, et on ne se soucie guère de ce qui vient après. On se laisse embarquer par ce flux qui nous entraine à une vitesse folle. Sur le chemin resserré avec la porte étroite, on doit se courber humblement pour y passer, ça peut nous coûter de chercher à donner sans que l’on puisse nous le rendre. Ce ne sont pas des efforts pour nous racheter de quoi que ce soit, mais on travaille en reconnaissance envers Celui qui a tout accompli pour nous. Et très vite, on se sent déchargé et accompagné par la Paix de Dieu, avec la conviction d’être utile pour lui.
Le Seigneur Jésus a parcouru de nombreux chemins lors de sa vie terrestre. Le plus difficile à suivre a été celui du Calvaire, qui l’a mené jusqu’à cette croix sur laquelle il a été cloué. Sa vie a été un parcours sans aucune faute, aucune erreur, c’est l’homme qui n’a jamais péché, puisqu’il est à la fois le fils de Dieu. Celui qui ne méritait pas a tout pris sur lui. Il ne cesse de nous aimer de cet Amour là. Il a fait cela pour nous, pour que nous n’ayons pas à le subir nous-mêmes, nous en aurions été incapables de toute manière.
Peut être qu’aujourd’hui, maintenant, sur le bord de ta route tu vois clairement la marque que Jésus a dessinée pour toi. C’est peut-être le moment de suivre son chemin, changer de direction en acceptant de s’abandonner à lui. De dire : « ok, fais moi découvrir qui Tu es, et comprendre ce que Tu as fait pour moi. » On peut faire cela lorsqu’on prend conscience que la route spacieuse sur laquelle on avance ne mène à rien, sinon la perdition. On est prêt lorsque qu’on a compris qu’on n’a pas la paix intérieure au milieu de cette multitude, et qu’on sent que le chemin resserré va nous ramener à Celui qui a tout fait pour nous, Celui qui nous connaît car il nous a créés. C’est le sentier de l’espérance d’une vie éternelle sur lequel tu t’apprêtes peut-être à t’engager.
Il peut arriver à ceux qui suivent ce chemin depuis plusieurs années de s’être peu à peu égaré, ignorant certaines balises, ne tenant pas compte des symboles qu’il ne fallait pas dépasser, et peu à peu nous avons faits des détours et pris des routes plus faciles, plus larges, plus fréquentées. On se perdre tous à un moment ou à un autre. Cela arrive.
Lorsqu’on se perd, il faut bien rendre compte que sur le chemin du Seigneur on ne peut pas espérer retrouver sa route en persistant dans la mauvaise direction. Tous les chemins ne mènent pas au Seigneur, il y en a qu’un seul comme nous l’avons vu. Tôt ou tard, il faudra revenir sur ses pas, s’humilier à nouveau, se courber, reconnaitre que l’on s’est trompé, peut-être demander pardon à quelqu’un de notre entourage, abandonner certaines pratiques, certaines prises de position, certains points de vue affirmés sur lesquels nous ne démordons pas, pour pouvoir retrouver la route de l’amour et de l’espérance. On pourra alors retourner à notre place de serviteur et retrouver cette joie et cette paix si précieuses.
La façon dont nous appréhendons nos prochains, le regard que nous portons sur eux constitue d’ailleurs un baromètre de notre état spirituel. Si nous ne sommes pas ouverts et disposés à aimer de cette façon, en cherchant aussi l’intérêt des autres, c’est que Christ a besoin de se former d’avantage en nous.
Vous savez lorsqu’on fait des randonnées avec les enfants, on ne se fie pas uniquement au marquage de couleur et aux balises. On a aussi un livret que l’on a acheté à l’office du tourisme du coin sur lequel toutes les randonnées sont répertoriées. C’est d’ailleurs comme ça qu’on a découvert les parcours proche de chez nous, et pour chaque parcours il y a une carte avec des descriptions des lieux à découvrir et des indications sur les dangers à éviter, les changements de directions délicats, etc.… Pendant le parcours les enfants viennent le consulter régulièrement pour vérifier si la route qu’on suit correspond bien à la même que sur la carte. Nous devons nous aussi nous équiper de ce plan Divin que Dieu nous a laissé au travers de la Bible, la Parole de Dieu. Parce que ce n’est pas possible de suivre un chemin sans comprendre où l’on va, quelle est notre destination. Nous découvrons au travers de nos lectures régulières les trésors qu’il nous réserve au bout du chemin. Et nous apprenons aussi à éviter les dangers de la route, nous apprenons à nous équiper d’un bâton, de bonnes chaussures, de provisions, autant d’aide qui représentent pour le disciple de Christ, la prière, la communions fraternelle, la présence du Saint Esprit ou encore la louange.
L’Amour est l’élément central de la Parole de Dieu. « Si je n’ai pas l’Amour, je n’ai rien » affirme l’apôtre Paul. Nous sommes invités sur un chemin à contre sens de celui du monde, ce monde qui nous pousse à gagner, à revendiquer, alors que Christ nous demande de donner. N’attendons pas de ressentir en nous le désir d’aller vers les autres, mais agissons en premier, comme le Seigneur nous a montré l’exemple dans sa parole, lorsqu’il s’est offert à notre place, nous qui ne méritions rien.
Donner en premier. Combien j’ai besoin de comprendre ça. Et ça commence dans nos relations familiales, à la maison, auprès de proches, puis nos amis jusqu’aux gens que l’on ne connait pas, nous devons chercher à faciliter les relations, apporter de la douceur, de la bienveillance. L’idée n’est bien entendu pas de s’écraser démesurément devant le moindre conflit, en se laissant piétiner, mais de chercher sincèrement à comprendre l’autre pour pouvoir l’aider.
Plus nous serons nombreux à comprendre cette parole du Seigneur, plus son l’église que nous constituons travaillera dans le bon sens. Les églises peuvent s’endormir faute d’ouvriers actifs recherchant cette Amour précieux de Christ et si trop de membres se trompent d’amour et ne cherchent qu’à recevoir. Mais les églises en travail sont celles qui comptent des frères et sœurs disponibles et prêts à s’engager, acceptant de laisser leur orgueil de côté. Une bonne odeur se dégage de ce genre d’église.
Jésus nous rappelle dans Jean 14 :6 : « Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi. » Oh oui, par la foi en Christ nous sommes transformés pour apprendre à suivre l’exemple qu’il nous laisse. C’est le bon chemin, et il est le seul qui peut nous faire aimer comme il nous le demande.
Sachons dès à présent être attentif aux marques que va placer le Seigneur devant nous lorsqu’il va nous donner l’occasion de faire à quelqu’un d’autre ce qu’on aimerait que l’on fasse pour nous.
Message donné le dimanche 19 janvier 2020 à L’Église Protestante Évangélique de Pau par Benjamin BARNABA